Alors que Washington réduit son aide internationale sous l’impulsion de Donald Trump, Pékin accélère son implantation en Afrique en finançant satellites, télescopes et infrastructures stratégiques. Officiellement, il s’agit d’un soutien au développement spatial africain. Officieusement, la Chine tisse un réseau de surveillance mondial et renforce ses capacités militaires, en s’assurant un accès privilégié aux données collectées. De l’Égypte à l’Éthiopie, des ingénieurs chinois occupent le terrain, tandis que les États-Unis peinent à contrer cette avancée. Une nouvelle course à l’espace est lancée, et cette fois, le continent africain est au cœur de l’affrontement.
À la périphérie du Caire, un laboratoire spatial de pointe était censé être le premier en Afrique à produire des satellites fabriqués localement. Mais en entrant dans l’usine, l’image du “made in Africa” commence à s’effacer.
Des équipements et des pièces de satellites arrivent dans des caisses en provenance de Pékin. Des scientifiques chinois scrutent les moniteurs de suivi spatial et donnent des instructions aux ingénieurs égyptiens. Un drapeau chinois est accroché à un mur. Le premier satellite assemblé dans l’usine, présenté comme le premier jamais fabriqué par une nation africaine, a en réalité été principalement construit en Chine et lancé depuis un port spatial chinois en décembre 2023.
Le laboratoire spatial égyptien représente la dernière avancée du programme spatial international et discret de la Chine. Pékin tisse des alliances spatiales en Afrique pour renforcer son réseau mondial de surveillance et consolider sa volonté de devenir la première puissance spatiale mondiale, selon une enquête de Reuters. La Chine a publiquement annoncé de nombreuses aides spatiales aux pays africains, notamment des dons de satellites, de télescopes de surveillance de l’espace et de stations terrestres. Ce que Pékin n’a pas révélé, et que Reuters dévoile pour la première fois, c’est que la Chine a accès aux données et aux images collectées grâce à cette technologie spatiale, et que des personnels chinois maintiennent une présence permanente dans les infrastructures qu’elle construit en Afrique.
L’usine de satellites, opérationnelle depuis 2023, fait partie d’un ensemble de technologies spatiales offertes par la Chine à l’Égypte ces deux dernières années. Parmi les transferts annoncés publiquement figurent un nouveau centre de surveillance spatiale équipé de deux des télescopes les plus puissants au monde, ainsi que deux satellites d’observation de la Terre lancés en 2023 : l’un assemblé en Égypte et l’autre fabriqué entièrement en Chine. De plus, cette même année, la Chine a lancé un troisième satellite fabriqué par ses soins pour l’Égypte, doté de capacités de surveillance de niveau militaire, selon deux sources informées du dossier.
L’installation satellitaire constitue la pièce maîtresse de Space City, un complexe en construction à environ 30 kilomètres à l’est du Caire, près de la nouvelle capitale administrative voulue par le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.
Sissi a renforcé ces dernières années ses relations avec la Chine, notamment en signant des accords pour des projets d’infrastructure et d’énergie dans le cadre de l’initiative “Belt and Road” du président chinois Xi Jinping.

Le Forum de coopération sino-arabe à Pékin
Le 30 mai 2024, à Pékin, le président chinois Xi Jinping et son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi se sont rencontrés. La Chine est l’architecte et le principal investisseur du programme spatial égyptien, un arrangement qui a renforcé les capacités mondiales de surveillance et militaires de la Chine.
L’Égypte, qui bénéficie d’une importante aide militaire américaine, n’est pas le seul pays africain à se rapprocher de la Chine. Pékin a noué 23 partenariats bilatéraux en Afrique dans le domaine spatial, finançant des satellites et des stations terrestres pour collecter des images et des données satellitaires, selon l’United States Institute of Peace, un think tank américain. Au cours de l’année écoulée, l’Égypte, l’Afrique du Sud et le Sénégal ont accepté de collaborer avec la Chine sur une future base lunaire, un projet concurrent des ambitions lunaires des États-Unis.
Et ce n’est qu’un début. Lors d’une réunion avec des dizaines de dirigeants africains à Pékin en septembre, Xi Jinping a annoncé que les satellites ainsi que l’exploration lunaire et de l’espace lointain feraient partie des priorités du programme d’investissement chinois en Afrique, doté de 50 milliards de dollars sur trois ans. Officiellement, la Chine affirme vouloir aider les pays africains à ne pas être laissés pour compte dans un monde où économies et armées dépendent de plus en plus de la technologie spatiale.
En réalité, la Chine en retire bien plus que ce qu’elle investit. Cet accord lui permet notamment d’accéder à des données de surveillance collectées par les satellites et télescopes ainsi que de maintenir une présence permanente dans les installations qu’elle construit, selon six sources directement impliquées dans les projets spatiaux chinois en Afrique.
“La Chine a démocratisé l’espace pour renforcer ses capacités autoritaires… et elle le fait très efficacement.”
— Nicholas Eftimiades, ancien officier du renseignement américain et expert des opérations d’espionnage chinoises
Selon Nicholas Eftimiades, ancien officier du renseignement américain et expert des opérations d’espionnage chinoises, l’équipement spatial que Pékin installe dans les pays en développement contribue à créer un réseau mondial de surveillance.
L’Amérique recule alors que la Chine avance
Pendant que la Chine consolide son influence en Afrique avec des incitations technologiques, les États-Unis réduisent leur présence. Elon Musk, PDG de SpaceX et Tesla, mène actuellement une réforme visant à réduire la taille du gouvernement fédéral sous la présidence de Donald Trump. L’Agence américaine pour le développement international (USAID), qui depuis 1961 diffusait le soft power américain à travers le monde, fait partie des premières cibles de cette réduction.
Le Pentagone considère que les projets spatiaux chinois en Afrique et ailleurs dans le monde en développement représentent un risque pour la sécurité, Pékin pouvant aspirer des données sensibles, renforcer ses capacités militaires et mettre la pression sur les gouvernements une fois qu’ils sont dépendants de son écosystème de communication.
Interrogé sur ces accusations, Liu Pengyu, porte-parole de l’ambassade chinoise à Washington, n’a pas répondu directement à la question de savoir si la Chine utilisait des équipements en Afrique pour la surveillance. Il a rétorqué que les États-Unis “ne sont pas en position de diffamer la Chine“ étant donné leurs propres antécédents en matière d’espionnage.
“Les États-Unis sont le plus grand État de surveillance au monde.”
— Liu Pengyu, porte-parole de l’ambassade chinoise à Washington
Une infrastructure à double usage : civil et militaire
L’infrastructure et les équipements spatiaux que la Chine installe en Afrique ont des applications civiles bien identifiées, comme la transmission de données, le suivi des impacts du changement climatique et l’aide à la navigation des engins spatiaux.
Mais ces installations ont également des applications militaires.
Les télescopes puissants utilisés pour l’observation de l’environnement spatial peuvent, par exemple, détecter le passage des satellites militaires américains et aider à coordonner l’utilisation d’armes antisatellites (ASAT), selon un rapport de 2022 de l’Agence de renseignement de la défense américaine (DIA).
En cas de conflit — si la Chine venait à envahir Taïwan, gouverné démocratiquement, par exemple — la destruction des satellites ennemis pourrait perturber les systèmes de guidage des missiles et désorganiser les communications entre les forces terrestres, aériennes et navales.
Le rapport de la DIA souligne que la Chine et la Russie ont déjà testé des armes antisatellites et continuent de développer des versions plus avancées.
Un réseau satellitaire au service des opérations militaires
L’accès à un large éventail de satellites étrangers construits par la Chine permet à Pékin de mieux coordonner ses opérations militaires.
Ces satellites lui offrent également une meilleure visibilité des activités militaires américaines à travers le monde.
Par exemple, le satellite d’observation terrestre assemblé en Égypte est capable de capturer des images haute résolution des zones où les États-Unis et l’Égypte mènent des exercices militaires conjoints.
Des stations au sol en Afrique, un atout stratégique
Les stations terrestres que la Chine construit à l’étranger, comme celle déjà opérationnelle en Éthiopie et une autre en projet en Namibie, peuvent être utilisées pour :
- Coordonner des opérations militaires
- Suivre les lancements de missiles
- Surveiller les capacités spatiales d’autres nations
Ces stations s’ajoutent à un vaste réseau mondial d’infrastructure de collecte de données mis en place par Pékin, incluant les câbles internet sous-marins et les réseaux 5G.
Les alliés des États-Unis prennent leurs distances
Plusieurs pays proches de Washington ont réduit leur coopération spatiale avec Pékin.
En 2020, la Suède a refusé de renouveler un contrat avec la Chine, qui permettait à Pékin d’utiliser des stations terrestres satellites situées en Suède et en Australie, en raison de “la situation géopolitique“.

Une course spatiale pour la suprématie mondiale
La Chine s’est lancée dans une montée en puissance rapide de son infrastructure spatiale sur Terre et au-delà. L’Administration spatiale chinoise (CNSA) a pour objectif de faire du pays la première puissance spatiale mondiale d’ici 2045. Parmi ses plans figurent :
- Envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2030
- Construire une base lunaire
- Développer des navettes spatiales à propulsion nucléaire
Les États-Unis restent la puissance spatiale dominante, notamment grâce à des entreprises privées comme SpaceX. Cependant, les avancées chinoises représentent un défi stratégique pour Donald Trump, qui a fait de la suprématie spatiale américaine une priorité de son premier mandat en créant la U.S. Space Force.
Les accords Artemis, lancés par Washington pour influencer l’exploration spatiale et l’utilisation des ressources lunaires et martiennes, ont été signés par plus de 50 pays. Pékin les qualifie d’appropriation coloniale et propose en réponse une Station de recherche lunaire internationale, soutenue notamment par la Russie et l’Égypte.
Face à cette dynamique, les États-Unis peinent à contrer la montée en puissance spatiale chinoise en Afrique, alors que l’influence de Pékin continue de croître.
Le maillage spatial de la Chine
L’expansion rapide de l’infrastructure spatiale chinoise sur Terre illustre une tendance plus large : Pékin rattrape les États-Unis dans des domaines allant des satellites aux alunissages automatisés, en passant par les armes antisatellites. Stephen Whiting, commandant du Space Command du Pentagone, a déclaré à Reuters que la Chine accélère le déploiement de satellites de communication en orbite basse pour rivaliser avec Starlink, le réseau de satellites Internet de SpaceX, détenu par Elon Musk. En parallèle, SpaceX construit un réseau de centaines de satellites espions pour le National Reconnaissance Office (NRO), l’agence de renseignement américaine spécialisée dans les satellites d’espionnage.
“Nous observons des progrès vertigineux de la Chine dans l’espace.”
— Stephen Whiting, commandant du Space Command du Pentagone
Whiting a ajouté que le Pentagone surveille de près les partenariats spatiaux de la Chine avec les pays en développement.
L’entreprise d’État China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), qui est à la fois un acteur militaire et un contractant spatial, a annoncé son ambition de faire de la Chine la puissance spatiale numéro un mondiale d’ici 2045. Parmi les objectifs de CASC :
- Envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2030
- Construire une base lunaire
- Développer des navettes spatiales à propulsion nucléaire
Les États-Unis conservent encore le plus grand programme spatial au monde, soutenu par SpaceX et d’autres sociétés privées. Mais les investissements étrangers de la Chine ne se déroulent pas toujours comme prévu. Par exemple, lorsqu’une fusée chinoise transportant un satellite indonésien a explosé en 2020, SpaceX a saisi l’opportunité pour renforcer sa position en tant que fournisseur principal de services spatiaux en Indonésie, selon Reuters.
Néanmoins, les avancées spatiales chinoises constituent un défi majeur pour l’administration Trump. Lors de son premier mandat, Trump a créé la U.S. Space Force, une branche militaire dédiée à la défense des intérêts américains dans l’espace.
Ses conseillers estiment qu’il est peu probable que Trump priorise des accords spatiaux bilatéraux comme l’a fait Pékin en Afrique. Trois experts en politique spatiale ayant conseillé la précédente administration Trump pensent plutôt que l’ancien président renforcera la capacité militaire des États-Unis dans l’espace, notamment avec la conquête lunaire et martienne, en s’appuyant sur son alliance avec Elon Musk.
“Nous nous concentrons sur nos forces militaires et sur la course à la Lune, voire à Mars.”
— Un conseiller en politique spatiale de l’administration Trump
L’objectif principal de Trump, selon ces experts, sera d’accélérer le programme Artemis de la NASA, qui vise à renvoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2028 et à construire la Lunar Gateway, une station spatiale orbitale lunaire en partenariat avec les Émirats arabes unis, le Canada, le Japon et l’Agence spatiale européenne.
Chronologie de l’infrastructure spatiale chinoise en Afrique
La Chine a développé des infrastructures spatiales à travers l’Afrique, incluant des stations terrestres et des bases de surveillance pour soutenir l’essor du secteur spatial du continent. Elle a également lancé des satellites depuis la Chine pour plusieurs nations africaines.

Les erreurs stratégiques des États-Unis
En matière de diplomatie spatiale, les États-Unis ont peiné à contrer l’influence croissante de la Chine en Afrique. Selon des responsables spatiaux américains et africains interrogés par Reuters, Washington n’a pas su capitaliser sur les opportunités offertes par le développement de programmes spatiaux africains.
Aujourd’hui, 90 pays possèdent leur propre programme spatial, et de nombreux États plus petits alignent leurs politiques spatiales sur les normes définies par Washington ou Pékin. En aidant les pays en développement à bâtir leurs industries spatiales, la Chine tisse des alliances stratégiques de long terme.
La Lune est devenue un enjeu géopolitique majeur. Les États-Unis ont signé des accords Artemis avec plus de 50 pays, imposant leur cadre de coopération spatiale. La Chine, en revanche, a dénoncé ces accords comme un “accaparement colonial”, et propose de bâtir une Station de Recherche Lunaire Internationale avec une douzaine de pays partenaires, dont la Russie et l’Égypte.
“La Chine agit toujours dans son propre intérêt. Son but est de devenir le centre du pouvoir spatial mondial.”
— Scott Pace, ancien responsable du National Space Council sous Trump
L’Administration spatiale nationale chinoise (CNSA) n’a pas répondu aux demandes de commentaires. Lors d’une conférence de presse en octobre 2024, Yang Xiaoyu, directeur du département d’ingénierie de la CNSA, a affirmé que la Chine partageait ses données spatiales avec ses partenaires, mais “n’a jamais, et ne fera jamais” usage de ces informations à des fins de surveillance militaire.
Liu Pengyu, porte-parole de l’ambassade chinoise à Washington, a ajouté que les pays africains sont capables de choisir leurs propres partenaires.
Une présence chinoise permanente en Égypte
Depuis 2017, la Chine s’est profondément intégrée au programme spatial égyptien. La CNSA a signé un partenariat avec l’Autorité nationale égyptienne de télédétection et des sciences spatiales pour construire une usine de satellites au Caire.
L’année suivante, en janvier 2018, l’Égypte a créé son agence spatiale nationale (EgSA) et lancé le projet Space City, un vaste complexe spatial à la périphérie du Caire.
Entre novembre 2017 et janvier 2018, des techniciens et ingénieurs égyptiens ont été envoyés en Chine pour une formation intensive dans des installations spatiales et militaires, selon deux sources impliquées dans le projet. Lors du début des travaux, l’ambassadeur chinois en Égypte, Liao Liqiang, était sur place. Liao, un fervent défenseur des initiatives spatiales chinoises en Afrique et au Moyen-Orient, a suivi de près le développement du laboratoire satellitaire.
Des dizaines de travailleurs chinois de la CASC sont venus sur le site de Space City. Certains ne l’ont jamais quitté.
“Ce projet était une priorité pour la Chine.”
— Une source proche du dossier
En juillet 2024, Zhang Zhongyang, président de la CASC, a visité l’usine égyptienne. Zhang, ingénieur en conception de missiles, est un acteur clé du développement des capacités spatiales de l’Armée populaire de libération (APL). Il siège également au Comité des sciences et technologies militaires, une instance stratégique du Parti communiste chinois.
Des ambitions militaires chinoises en Afrique
Malgré son implantation, l’Égypte reste fortement dépendante de la Chine pour la fabrication de satellites. Trois satellites ont été produits grâce à la collaboration sino-égyptienne :
- Horus 1 (février 2023) : Satellite d’observation terrestre, destiné à la surveillance de l’agriculture et des activités illicites.
- Horus 2 (mars 2023) : Satellite de surveillance militaire, selon deux sources.
- MisrSat-2 (décembre 2023) : Assemblé en Égypte à partir de pièces chinoises, mais toujours sous supervision de la CASC.
Sherif Sedky, PDG de l’Agence spatiale égyptienne (EgSA), a déclaré que ces satellites et infrastructures étaient des dons chinois, sans contrepartie attendue. Pourtant, des sources indiquent que la CASC continue de surveiller les données collectées.
“Nous sommes neutres, nous travaillons avec tout le monde.”
— Sherif Sedky, PDG d’EgSA
Malgré ces déclarations officielles, la présence chinoise en Égypte demeure permanente, consolidant l’influence stratégique de Pékin sur le programme spatial africain.
Selon l’enquête de Reuters, des ingénieurs chinois allant et venant dans le complexe de Space City. Le PDG de l’Agence spatiale égyptienne (EgSA), Sherif Sedky, a déclaré qu’ils étaient là pour installer du matériel et former le personnel égyptien. Il a ajouté que ces travailleurs chinois finiraient par partir.
Une nouvelle présence chinoise dans Space City ?
L’usine de satellites égyptienne pourrait bientôt accueillir un nouvel acteur avec des liens chinois. En août 2024, USPACE Technology Group, une entreprise privée de technologies spatiales cotée à la bourse de Hong Kong, a annoncé avoir signé un partenariat stratégique avec l’EgSA pour développer des technologies satellitaires au sein de Space City.

Les télescopes aussi
La Chine et l’Égypte collaborent également sur un projet de surveillance des satellites en orbite grâce à des télescopes sophistiqués. Cette capacité est cruciale, selon des analystes militaires, à mesure que le nombre de satellites dans l’espace augmente – tout comme le développement d’armes capables de les neutraliser.
Récemment, deux télescopes optiques ont été installés sur le toit d’une station de recherche située sur une colline en dehors du Caire. Des ouvriers des Observatoires astronomiques nationaux de Chine ont participé à leur installation.
Makram Ibrahim, professeur de physique spatiale à l’Institut national égyptien de recherche en astronomie et géophysique, a déclaré que cette collaboration avec la Chine servait avant tout la recherche scientifique.
“Il pourrait y avoir des motivations politiques, et vous pouvez faire votre propre analyse sur la manière dont elles en tirent profit politiquement.”
— Makram Ibrahim, professeur de physique spatiale“Mais d’un point de vue scientifique, ils en bénéficient aussi, car les données que j’obtiens ici, nous les utilisons tous les deux.”
Interrogé sur les intentions réelles de la Chine en Égypte, Liu Pengyu, porte-parole de l’ambassade chinoise à Washington, s’est contenté de déclarer que “le soutien au développement de l’Afrique est une responsabilité partagée par la communauté internationale.“
L’Éthiopie, autre bénéficiaire de l’aide spatiale chinoise
L’Éthiopie est un autre pays africain à bénéficier du soutien spatial de Pékin. Depuis 2019, la Chine a lancé deux satellites d’observation de la Terre pour l’Éthiopie et financé la construction d’une station terrestre dans le pays. Elle finance également la collecte de données pour aider l’Éthiopie à surveiller les inondations et les sécheresses, selon Abdissa Yilma, directeur général de l’Institut éthiopien des sciences spatiales et géospatiales.
La responsable éthiopienne a déclaré que son pays restait neutre et ne souhaitait pas être entraîné dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Cependant, il estime que cette compétition pourrait accélérer les progrès technologiques, à l’instar de la rivalité Est-Ouest durant la Guerre froide.
“On dirait que la course a recommencé.”
— Abdissa Yilma, directeur général de l’Institut éthiopien des sciences spatiales et géospatiales
Source: Reuters